dimanche 30 janvier 2011

Immigration / Emigration

Juste un rapide rappel pour écarter toute ambiguïté. L'immigration est le fait d'arriver dans un pays qui n'est pas le sien; tandis que l'émigration est le fait de partir de son pays.

Depuis la nuit des temps, ce phénomène de déplacement de populations pour de multiples raisons a jalonné le cours de l'histoire. Nous allons pas "refaire l'histoire" donc.

Cela dit, que constatons-nous de nos jours dans les relations entres les pays ?
Certains pays se sont dotés d'arsenal législatif et juridique pour contrôler les flux d'immigration de personnes et rien (ou presque) pour l'émigration (autant dire une partie des flux migratoire); tandis que d'autres pays voient chaque jour une partie de leur population émigrer (ou tenter de le faire) vers les premiers.

Deux choses fondamentales caractérisent les pays d'immigration et ceux d'émigration :
D'un coté, le besoin de mains d'œuvres qualifiées (ou non) pour soutenir l'économie, de l'autre l'abondance de cette même main d'œuvre jeune, sans emploi, sans perspectives et souvent à l'origine de tous les maux sociaux et économiques.

A la lumière des lectures faites actuellement par la plupart des analystes, il apparaît régulièrement que l'immigration / émigration est "un mal nécessaire". Je ne partage pas cette conclusion.

Concrètement, imaginons sur une période de 2 ans par exemple, qu'il n'y ait plus de nouvelles nounous, d'ouvriers du bâtiment, etc.. en provenance d'Afrique Noire, plus d'informaticiens et de techniciens de surfaces en provenance du Maghreb. L'on peut convenir aisément que ce ne sera pas pire que ça ne l'est aujourd'hui dans ces pays.
Par contre, En France par exemple, il ne tardera pas à apparaître un gros déséquilibre entre l'offre de certains secteurs qui ont déjà beaucoup de mal à recruter (restauration, bâtiment, service à la personne, etc..) et la demande.

Quel serait l'impact économique et social en France ou en Belgique par exemple, d'une pénurie de "nounous", d'assistants de vie, d'employés du bâtiment ou de la restauration ? des emplois occupés en majorité par les nouveaux immigrés (ées); difficile à évaluer en "point de croissance" mais non négligeable tout de même surtout à moyen et long terme.

Cette analyse demeure encore biaisée, car elle passe sous silence le fait que les pays d'immigration sont aussi quelque fois des pays d'émigration ou vis-versa. Toutefois le diagnostic est le même:
il se résume en une question d'offre et de la demande dans les intérêts réciproques des uns et des autres car, que serait l'économie angolaise d'après guerre sans "ses portugais", "ses Français", "ses américains", "ses Sud-af", etc.. sur les barges pétrolières et dans les mines de diamants ? Le Gabon pourrait-il se passer sans risque, de "ses Français" ? j'en passe.

Tout cela pour dire qu'au delà d'une analyse simpliste, quelque fois empreinte d'hypocrisie, il faut voir l'immigration comme un bien pour toutes les parties impliquées; toutes y trouvent leurs intérêts, sinon elle n'aurait pas perduré. Un assèchement de ce phénomène serait une perte pour chacune d'elles.

Il convient donc de traiter ce phénomène dans le respect et l'intérêt des parties pour éviter les frustrations et rancœurs à l'origine de certaines crispations dans les relations bilatérales et de certaines attitudes négatives des populations de part et d'autre.
Les formules du genre, "La France ne saurait accueillir toute la misère du monde" sont déplacées.

Yacou F

1 commentaire:

Anonyme a dit…

hi, new to the site, thanks.