En matière d'industrie informatique, le facteur prépondérant demeure la matière grise d'abord, plus que tout autre ressource lourde en investissement. L'exemple de l'Inde étaye à suffisance ce propos. Ce pays, après avoir fourni de la matière grise au monde entier pour résoudre le fameux "bug" informatique de l'an 2000, possède aujourd'hui des entreprises aux expertises mondialement reconnues qui viennent disputer les marchés à leurs homologues américains et européens aux USA et en Europe.
Mieux, avec la montée en puissance de l'informatique libre ou opensource, je me suis pris à rêver d'un décollage imminent de l'industrie informatique africaine. Je vais devoir vite déchanter.
En effet, si jusqu'à une époque récente (disons autour de 2004), rien de notable sur le plan des ressources et des structures ne pouvait empêcher ce décollage, aujourd'hui un obstacle de nature structurelle va finir par "doucher" cet espoir : Le virage mobile de l'Internet avec la panoplie d'outils de géolocalisation et des services autour.
En la matière, l'Afrique, notamment sud saharienne est à des années lumières de là. En effet, de Dakar à Kinshasa, en passant par Bamako, Abidjan, Lomé, Kribi, comment fait-on pour indiquer un lieu à quelqu'un ?
L'absence de dénomination et de numérotation des rues et habitats en Afrique rend tout simplement impossible cette activité informatique qui pourtant est un formidable vivier d'emplois. Et l'emploi, ce n'est pas le moindre aujourd'hui sur ce continent dont la population est très jeune et a soif de travailler: Emplois pour la distribution des courriers à domicile par la poste, emplois pour l'informatique géographique et enfin emplois pour l'internet sur téléphone mobile offrant des services de géolocalisation.
Que faut-il d'autre aux dirigeants africains pour se réveiller et prendre à bras le corps ce problème d'identification des rues et des habitations des villes et villages Africains ?
YYF