samedi 26 janvier 2008

Plaider la démence ! et après qui paie ?

Le principe fondamental de la conception actuelle de la justice est que celui qui est reconnu coupable d'une faute doit la réparer : réparation d'abord envers la victime, puis envers la société.

La situation devient moins équitable quand la victime y a perdu la vie; donc aucune sorte de réparation ne peut lui profiter dans tous les cas, sauf si un jour la science parvient à ressusciter les morts. D'ici là, la communauté des hommes "civilisés" s'accorde pour le moment à ce que "justice lui soit rendu" par la condamnation du coupable à une peine de durée pouvant aller jusqu'à la perpétuité. C'est une sorte de "gentlemen agreement" de la communauté. Au final, l'énergumène est mis au "gnouf" et la société en a pour ses frais pour avoir mis hors d'état de nuire un criminel. Quid de la victime ? il est mort "cadeau" comme on le dit souvent.

Même avec ça, il arrive malheureusement assez souvent des cas (pédophilie, viol et meurtre, etc..) où le coupable après son ignoble forfaiture, plaide la démence devant la justice. Dans ces cas là, comme on le constate partout ailleurs, le coupable est internée dans un asile psychiatrique au frais de la communauté. La justice n'est tout simplement pas rendue à qui que ce soit. Et le plus grave, c'est que toute la société acquiesce et se tait. C'est inacceptable et injuste.

Qu'on se comprenne bien, je ne dis pas qu'il faut mettre les malades mentaux en prison. Je m'insurge du fait qu'avec l'évolution des sociétés actuelles, où les parents sont de plus en plus appelés à assumer les responsabilités des actes de leurs progénitures mineurs, l'état, le super État de droit à qui nous devons soumission en échange d'un peu de protection, n'assume pas pleinement sa responsabilité.
A bien y réfléchir, si nous vivions dans un monde presque parfait, ces individus souffrant de ces pathologies, devraient être pris en charge par l'État avant qu'ils ne commettent l'irréparable; ne serait-ce que pour assurer sa mission régalienne de sécurité. Le monde est loin d'être parfait certes; cependant, la justice doit être rendue en toute circonstance : à défaut d'un coupable ayant toutes ses facultés de discernement, un responsable doit être désigné et doit payer : l'État, car il aura failli.


Yacou Fatoh