lundi 27 décembre 2010

Côte d'Ivoire

J'avais écrit dans un billet antérieur que la démocratie est un long chemin où aucun pays n'avait encore atteint le sommet. J'insistais surtout pour dire qu'en ce qui concerne les pays Africains, après le multipartisme, il fallait s'atteler à l'alternance au pouvoir par des élections transparentes. Réussir cette étape représentait à mes yeux une avancée importante sur la quête de la démocratie. J'avais aussi et surtout insisté sur le fait que les organisations internationales pouvaient et devaient aider ces états de manière concrète à l'atteinte de cet objectif.

Que se passe-t-il en ce qui concerne la Côte d'Ivoire ?
Certes, il ne nous a pas échappé que toute cette immense "agitation" recouvre des intérêts économiques, mais là n'est pas l'objet de ce billet.
Il s'agit en effet d'un chef d'état qui, après deux mandats constitutionnels (pour des raisons de crise, il n'a pas eu à affronter le suffrage des électeurs pour obtenir le 2ème mandat), sur la base d'accords avec l'opposition sous l'égide de l'ONU s'est présenté au suffrage des électeurs pour un troisième mandat de 5 ans. Il est battu; et en mauvais perdant, il refuse de reconnaitre sa défaite et avec l'aide de l'armée s'autoproclame vainqueur.

C'est pour la première fois dans ce genre de contexte qu'en ma connaissance, la communauté internationale (ONU, UA, UE, CEDEAO,etc.) en l'espace de trois jours ont unanimement condamné cette forfaiture, reconnu le vainqueur des urnes et exigé du vaincu qu'il cède le pouvoir à celui-ci.
Connaissant le fonctionnement de ces "lourdes machines" minées par la bureaucratie, j'en ai été "bluffé". On aurait été tenté de croire que les enjeux économiques et le jeux d'intérêts auraient abouti à accepter ce fait accompli. Que nenni ! Car il s'agit ni plus ni moins du 1er producteur mondial du cacao et du 4ème en café; du pays le plus "riche" (des pauvres bien sûr) de l'Afrique de l'ouest.
Pour servir d'exemple, il fallait choisir un gros morceau ! avis donc aux petits dictateurs tripatouilleurs des résultats électoraux, vous êtes prévenus.
Ce qui est en cours actuellement en Côte d'Ivoire est d'autant plus historique, qu'elle permet à l'ONU, non seulement de redorer son blason, mais aussi et surtout de faire respecter la volonté des peuples. Cette même volonté qui souvent, n'ayant pas été respectée a été à l'origine de putchs et de guerres. La mission première des nations unies n'est-elle pas de garantir la paix dans le monde ?
En outre, de par cette intervention, la communauté internationale vient de faire passer (je l'espère) un cap important de la démocratisation des états en Afrique : le respect scrupuleux de la volonté populaire. C'est ma conviction.

Ce qui se déroule aujourd'hui en Côte d'Ivoire dans la douleur, aura des répercussions positives dans 5 à 10 prochaines années sur la crédibilité des élections à venir.
Le multipartisme a été arraché dans la rue et dans la douleur, l'alternance par des élections crédibles le sera aussi avec l'aide de la communauté internationale.

Qui avait dit qu'en Afrique on organise pas les élections pour les perdre ?

Yacou Fatoh

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hey, I am checking this blog using the phone and this appears to be kind of odd. Thought you'd wish to know. This is a great write-up nevertheless, did not mess that up.

- David