mercredi 10 octobre 2007

Démocratie des pays d'Afrique

Je le dis tout net : Les pays d'Afrique sud sahariens ne seront jamais des états démocratiques, en tout cas pas dans leurs organisations actuelles.

Les institutions (présidence, assemblée nationale, primature, CES, etc..) d'exercice et d'organisation de la démocratie dans ces pays africains sont d'inspiration occidentale pour ne pas dire étrangère; étrangère au contexte socio-culturel africain. Au nom du principe que tout corps ou entité structuré possède une faculté intrinsèque à rejeter tout ce qui lui est étranger, l'on ne peut s'empêcher de penser que la démocratie sous ses formes occidentales actuelles, adaptée aux contextes socio-culturels des peuples du nord ne peut être acceptée par les peuples d'Afrique. La greffe ne réussira jamais; et cela fait plus de 40 ans déjà. Il faut essayer autre chose.

La démocratie a été apportée par la colonisation; au vu de la manière dont celle-ci s'est exercée, l'on peut affirmer avec une certaine ironie que c'en est un des nombreux "bienfaits" de cette colonisation. On apporte pas la démocratie à un peuple à l'intérieur de blindés, j'ai cité Jacques CHIRAC; ce constat très pragmatique, nous emmène à déduire que cette forme de démocratie venue dans les soutes de la colonisation ou du moins qui se sert des structures organisationnelles de celle-ci, ne pourra s'imposer aux Africains. Elle sera toujours perçue dans la psychologie Africaine comme étrangère.

La démocratie, c'est le gouvernement du peuple pour le peuple et par le peuple, nous-a-t-on appris. Ce qui signifie qu'elle émane du peuple, donc qu'elle vient du bas vers le haut; c'est à dire du contexte culturel duquel elle prend essence, vers la création d'institutions nationales et vers l'extérieur. Quand on analyse l'organisation démocratique actuelle de la plupart des pays africains, l'on ne peut s'empêcher de remarquer qu'elle est conçue par une certaine élite d'inspiration occidentale en direction des classes populaires (qui d'ailleurs n'y comprennent pas grand chose) si ce n'est pas le nième remodeling du passif colonial. Nous sommes donc dans le scénario typique "du haut vers le bas" et "de l'extérieur vers l'intérieur", ce qui est contraire au principe même de la démocratie. La démocratie est universelle, mais seulement dans ses principes car son organisation doit épouser les valeurs auxquels les peuples concernés croient. Dans le cas contraire comment saurait-on expliquer les différences entre l'organisation et les pratiques démocratiques des pays comme la France, l'Allemagne, la Suisse, l'Angleterre, l'Italie ?

Depuis plus de 40 ans, la résistance et/ou le refus s'est organisé. Dans tous les pays africains où j'ai eu à séjourner, j'ai tout le temps remarqué le rôle imminament important des chefs de villages, des chefs de cantons, des notables, des moros nabas, des chef de terres, marabouts et autres dans l'équilibre social des sociétés africaines; d'aucun pour désamorcer certaines crises, d'autres pour favoriser ou arranger "certains coups" où même les officiels institutionnels pourraient y laisser les plumes. On les aperçoit aussi en tenue d'apparat lors de certains voyages en provinces des princes africains. Ils sont écoutés et respectés par la population. Curieusement, ces braves animateurs de ce qui pourrait être l'embryon des démocraties en Afrique n'apparaissent dans aucun organigramme des institutions des Républiques et ne possèdent non plus de ressources officielles pour la réalisation de leurs missions.
Le colonisateurs les avaient humiliés ou
ignorés dans le meilleurs des cas. Ca continue encore aujourd'hui même après le départ de celui-ci.


YYF


Aucun commentaire: